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Le blog de Michel Giliberti

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Petit rituel trimestriel…
Quelques jours à Toulon chez la mamma qui, sur cette photo datant de 1962, rayonne devant les aptitudes de son fiston qui, lui-même, irradié de béatitude "Léonardesque" ignore encore tout des vicissitudes liées au métier qu'il convoite…

À très vite…

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Je pense à tous les vocables inventés pour ne plus nommer les gens, les maladies, les métiers qui pourraient déranger notre sensibilité. Ainsi, un nain est devenu une personne de petite taille, une femme de ménage, une aide ménagère ou une technicienne de surface, un handicapé mental, un individu à déficience intellectuelle, un handicapé moteur, une personne à mobilité réduite, un aveugle, un non voyant etc…
Une chose est certaine, un ouvrier exploité par son patron reste un ouvrier exploité par son patron.
Aussi j’espère qu'aujourd'hui, la grève… Pardon !!!!… l’interruption partielle du temps de travail des exploités patronaux à mensualité réduite impliquant une réduction du pouvoir d’achat dans un système capitaliste et prenant en otage la population française sera à la hauteur des espérances.
Si quelqu’un a une meilleure idée pour nommer la grève justifiée des travailleurs, qu’il la donne…


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« Fumer tue ! »
Mais quels souvenirs aurions-nous gardés d’un Churchill sans son cigare, d’un Malraux sans une cigarette dans la tourmente de ses doigts ou d’un Gainsbourg sans son éternelle clope vissée aux lèvres ?
« Fumer tue ! »
Oui, mais voilà, la gestuelle du fumeur a quelque chose de fascinant et Fethi, Mohamed, Frank, Moez, Lionel et Salim sont là pour l’exprimer.
Fethi... Gigarette à la plage.
Mohamed... Cigarette dans la cour.
Franck... Cigarette dans l'atelier.
Moez... Cigarette dans la maison de Sidi Bou Saïd.
Lionel... Cigarette dans l'atelier.
Salim... Cigarette dans le jardin.
« Fumer tue ! »
C'est vrai... et même de façon détournée, puisqu’on ne peut oublier la malheureuse employée de banque qui s’est fait assassiner ces jours-ci par un de ses clients, alors qu’elle prenait sa pause cigarette sur le trottoir. Oui, décidément...
« Fumer tue ! »
Ou peut-être est-ce la loi ? Quelle misère !
J’ajoute que je ne fume pas et que l'histoire sordide de cette femme poignardée ne me fait pas rire, malgré le ton que j’emploie, mais elle démontre comme le disait Montaigne, combien « la plupart de nos vacations sont farcesques ».

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Quand le soleil commence à se coucher et qu’avec lui, s’enflamme le ciel et puis les peaux, la courbe de l’horizon donne de tous les vertiges, tous les écarts… On oublie la violence et on oublie les heurts ; les yeux suffisent et le souffle s’accomplit.
Cet arc qui se passe de flèches… cet arc est une de nos dernières trêves.


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C’est d’abord un regard, puis c’est aussi la voix
Le parfum vient très vite qui s’ajoute au sourire.
Et c’est alors le souffle... et les mots... et les gestes
Qui répondent en silence au vacarme de mon coeur.

L’homme est fait
De ce qui le défait
Puis il croit
  En tout ce qui le broie.

© Giliberti  2009


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C
e n'est pas lui, mais les symboles sont importants...
Edward M Kennedy a dit « Le bateau est arrivé...»
Encore un beau symbole.

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Les nuits d’errance engagent l’aventure ; pas un seul homme n’y résiste.
Histoires de rues, histoires de bars ; toutes se dénouent au cœur des villes qui vous apportent le désir neuf des désirs vieux comme le monde.
L’homme est ainsi fait qui aime se surprendre en découvrant, et s’aviser en dérobant…
Dans la fumée des lieux étranges, l’instinct le force à ses oublis.
Les peurs se taisent quand il s’agit de tout entendre.
Bruits de bottes, bruits de chiens, sale envie, saint orgasme… Le pas pesant se fait léger quand il faut suivre l’Inconnu.
C’est enfin l’heure des yeux qui voient, des bouches qui crient, des corps qui parlent… Larmes et sueur ne font plus qu’un.
La clef des purs est à ceux-là qui savent faire de leurs heures obscures, des heures claires de bacchanales.
Et puis enfin, quand râle et rut se sont bien tus, restent l’alcool et le tabac qui perpétuent le protocole.

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Nulle part se cache partout et tout et son contraire méritent quelque attention.
Devant devient derrière à la moindre volte-face et le malheur n’est jamais qu’un bonheur éteint comme la haine, de l’amour contrarié…
Dans ces conditions, entre vie et mort, la distance est faible ; ni l’une ni l’autre ne peut se valoir d’être mieux ou pire, mais, question durée, la mort est assurée de gagner.
Quoi qu'il en soit, ce texte qui n’en est pas un, aura eu le mérite d’avoir creusé ma tête pleine dès le petit matin, quand je rêvais d’en faire le vide jusqu’au soir.
Il y a des jours comme ça, où les tartines et le café ne sont pas suffisants pour fuir la réalité, mais après tout, nos habitudes, autant que nos croix, ne sont-elles pas des leurres ?
Et pour conclure, nos églises, nos mosquées, nos synagogues et nos temples qui libèrent l’Esprit, n’enferment-ils pas la matière grise ?


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Petite nouvelle humoristique à l'attention de mon ami Jean-Pierre Terracol, pour lui remonter le moral...
Gisèle Pasquet est bouchère.
Gisèle Pasquet est croyante.
Elle n’est pas pratiquante cependant.
Nul besoin d’église.
Dieu l’écoute à travers le corps et le sang de ses quartiers de viande.
Elle communique avec lui en permanence : « Mon Dieu, j’espère que la livraison des tripes se fera à l’heure prévue, pas comme mardi dernier… Madame Dussec était très en colère. Elle a dû revenir par trois fois. Vous savez que c’est notre plus fidèle cliente. Mon Dieu, aidez-moi. »
Et Dieu entend la Sainte-Bouchère.
Dieu qui pique le cul du livreur de charcuterie.
Le livreur qui se pointe à l’heure, le mardi suivant.
La bouchère exaucée qui respire.
Madame Dussec qui a ses tripes.
Madame Dussec est croyante... elle aussi.
Elle croit en ses nombreuses cartes de crédit qui pourtant ne lui en apportent aucun.
Le mardi, elle rencontre Madame Pasquet. Madame Dussec se tape le bout de gras hebdomadaire avec elle.
– Vous avez vu comme il fait frais ce matin ? Ils avaient dit qu’il ferait beau pourtant !
– Oh ! faut pas les écouter, Madame Dussec… La semaine dernière, je me suis pris un de ces rhumes… j'vous raconte pas. Ils avaient dit que la matinée serait chaude… Résultat ? Pluie et vent. On sait même plus comment s’mettre avec le refroidissement de la Terre qui se réchauffe… Je vous en mets cinq cents grammes comme d’habitude, Madame Dussec ? Elles sont parfaites ce matin.
– Non ! J’en veux juste quatre cent cinquante.
Quand madame Dussec grippe ses automatismes de service de façon si abrupte, madame Pasquet la déteste. De toute manière, madame Pasquet déteste tout le monde : « les youpins, les bougnoules, les négros, les pédés et toute la clique... » Elle se demande si ces cinquante grammes en moins ne sont pas en trop, justement pour la faire chier, elle qui n’a qu’une trinité, Dieu, son fils... et la viande.
Et puis, madame Dussec est si laide, si maigre… presque sans poitrine. Elle est peut-être jalouse de madame Pasquet qui dresse ses deux seins avec arrogance au-dessus du comptoir.
– Quatre cent cinquante grammes de tripes pour emmerder trois kilos de poitrine. –
Madame Pasquet a un mari... Robert ! Ah ! son Robert... Qui aime tant les grosses poitrines. Un boucher cramoisi au cou étranglé par le col d’une chemise blanche immaculée.
Madame Pasquet a une bonne lessive.
Madame Pasquet sait que la blancheur de la chemise de son mari est aussi blanche, aussi immaculée que son honnêteté et sa bonté. Ce détail ne trompe pas.
Dieu est témoin de la bonté de la bouchère.
Elle en a la conviction et cette conviction irradie son visage du soir au matin.
Elle lui permet de servir son pâté de tête… la tête haute.
Bien sûr, de temps à autre, elle perd un peu les pédales quand le professeur de français (cette « folle » de Monsieur Chatel, ce « prétentieux » qui désigne toute chose d’un nom savant) la renvoie sans ménagement à sa navrante stupidité, à son puits de non-science !
Madame Pasquet lui lancerait bien quelques piques désagréables, mais Monsieur Chatel, c’est le prof de français de son fils.
Et la ville est si petite…
Le moindre incident prendrait de telles proportions !
Rien que d’y penser, ses yeux bovins tournoient, au fond de leurs orbites.
Non ! Son honneur ne peut traîner dans la fange.
Alors, madame Pasquet minaude devant Monsieur Chatel ; elle lui offre même son plus beau sourire, celui qui fait briller de salive ses commissures poisseuses, là où se concentre le trop de rouge à lèvres qui ensanglante sa bouche molle.
Cette parade lui permet de garder une distance avec les autres, ces « moins que rien qui n’ont pas réussi », alors que Madame Pasquet, avec sa boucherie, ses appartements à louer et sa résidence secondaire, reste un exemple dans le bourg.
« Pourvu que Pierrot, son fils unique de dix-huit ans, réussisse ses études. La boucherie doit être reprise par une éminence grise ! »
Mais là aussi Dieu est bienveillant : Pierrot… Son Pierrot, si fin, si fragile en apparence, son Pierrot qui a la chance de prendre régulièrement des cours de français avec ce fameux « Monsieur Chatel » qui a la bonne idée de lui prodiguer des cours particuliers…
C’est cette générosité qui empêche Gisèle de craquer quand l’enseignant lui parle politique et défend certaines idées qui la font se tordre de rage sur son siège de « bouchère-caissière ».
 « Prétentieux, mais généreux ! », dit-elle tout haut de Monsieur Chatel pour faire enrager une de ses clientes qui déteste aussi son genre et n’a pas obtenu pour son fils les mêmes faveurs.
Monsieur Pasquet, lui non plus, ne le « sent » pas ce professeur, mais comme sa cervelle est proche des ris de veau, il acquiesce aux propos de sa femme entre deux coups magistraux de hachoir sur un morceau de bœuf mort par de vagues et grandiloquents « eh oui !… Pardi !… » Jusqu’à l’inévitable, judicieux et non moins imbécile « Et avec ceci ? »
Un jour que monsieur Chatel affirma qu’il fallait légaliser les drogues douces et considérer que le PACS était une avancée sociale, Gisèle Pasquet fit tant pour contenir sa colère, que dans un petit mouvement qui lui échappa, elle fit tomber sur son pied dodu, le catalogue des Trois Suisses qui traînait sur le bord du comptoir. La lourdeur des marchands du temple sur papier glacé atterrit, féroce, sur l’ongle de son orteil, celui-là même, incarné depuis vingt ans.
À deux doigts de défaillir (mais avec l’espoir qu’on rétablisse la peine de mort, au moins pour ce prof pédé), elle eut quand même (shootée au politiquement correct qu’obligeait sa noble profession), le courage de lui sourire, alors que dans une envolée lyrique qui fit trembloter son fessier, elle entendit Monsieur Chatel lui préconiser de fumer un peu d’herbe.
« Dieu se vengerait !
Dieu est dans son sillage.
Louanges pour les saints bouchers !
Louanges pour les saints commerçants qui doivent supporter les paroles laïques des pédés mécréants et drogués ! L’excommunication pour ces impies ! »
Gilles Chatel est devenu alors la cible de sa haine, et tandis que son ongle a commencé de rougir, son esprit s’est assombri tout à fait.
« Vite... Une neuvaine et trois paters !
Gilles Chatel !
Maudit professeur.
Maudite pédale ! »

Gilles Chatel est plutôt beau gosse.
Sa culture y est pour beaucoup. L’intelligence a toujours su éclairer et embellir les visages. Gilles Chatel a trente et un ans. Il a ce petit quelque chose d’indéfinissable qui fait que lorsqu’il parle, on est tout de suite séduit, et puis il semble fragile et son sourire est si généreux.
Gilles Chatel est athée !
À la moindre allusion religieuse, au moindre « Si Dieu veut… » qui se glisse entre l’étale, le bœuf et les couteaux, Gilles Chatel se venge en jouant avec les mots ; il affine son vocabulaire rien que pour être très désagréable aux « saints époux » qui sont à deux doigts de se signer pour conjurer le mauvais sort qui les place devant l’hérétique, le vice personnifié, l’incarnation du Diable qu’il représente pour eux.
Et quand Gilles Chatel sort du magasin, quand il respire enfin, il se rappelle avec délectation qu’il va revoir ce soir, comme tous les soirs de la semaine, son adorable amant qui prend des cours de français.

© Giliberti / 2009

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Le monde s’écrit actuellement en termes de Chaos.
Je n’ai pas d’autre image pour traduire ces temps de guerre fratricide. Ce voyage sur terre se fait les yeux bandés, avec un goût funèbre sur les papilles.

Je me sens comme une maison abandonnée dont on a refermé la lourde porte et puis les grilles ; une maison qui cherche encore le bruit des fêtes anciennes dans son jardin.
Je cherche ces bruits.
Ses notes de musiques circulent encore un peu, mais je les sens rejoindre le parc des morts.
J’entends tous les mensonges, je goûte tous les poisons et je me dis qu’à vivre en faux, autant s’éteindre en vrai.
Depuis peu, je fais ce geste incroyable, ce geste (tant de fois refusé) de zapper sur les informations tant elles relativisent à mes yeux notre supposée supériorité.

J’aimerais tant écrire la fièvre et les heures chaudes des paroxysmes, écrire l’engagement et la conscience, mais je ne sais que traduire ce chaos qui m’affole.

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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