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Le blog de Michel Giliberti

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Cornouiller

Un peu de distance avec le quotidien, mes amis... je pars une dizaine de jours sous d'autres cieux. Juste avant, je pose ici comme autant de baisers, les feuilles roses de mon cornouiller favori et je vous dis à bientôt.

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Il n’y a pas de pays sages, il n’y a que des paysages.
L’escale est impossible, l’ancrage, moins encore. Seules nos errances poétiques ou vagabondes pensent trouver le lieu idéal et nous engagent à y séjourner.
Moi, j’aime voyager au coeur des visages. Je ne suis jamais déçu. Ils sont des ports d’attache, des routes offertes, des espaces flamboyants. Ils sont les repères qui répondent à mes espérances. Des portes ouvertes sur ma Babylone.

 

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F-et-M

La barque blanche et de nulle part
Revenait là chaque matin.
Le temps d'un scarabée métal
D'un lézard cuivre sur la craie
Et les bras minces du pécheur
Jetaient dans l'eau le lourd filet.
Épave pâle sur mon balcon
Je demeurai à savourer
D'une gazelle, la corne blanche
Sablée, sucrée, des faux désirs.

© Giliberti

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Après toutes ces péripéties sur mon enfance tunisienne dans l'article précédent et histoire de me détendre, je me suis dit, ce matin, qu'une projection dans le futur s'imposait... Un futur orienté, certes, mais on ne se refait pas... « Allez, le bleu! »

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  C’est ici, dans cet hôpital de Menzel Bourguiba, autrefois Ferryville, que j’ai vu le jour...

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Un peu avant, vers le centre de la ville il y a ma rue… Une rue sereine, toujours aussi paisible qu’autrefois quand il y avait Liliane et ses tresses, Christiane, coiffée à la Jeanne d’Arc, et son cousin Alain, criblé de taches de rousseur, malgré ses cheveux bruns. Il y avait aussi mes frères tunisiens, l’odeur sucrée de leur peau si lisse, polie comme un marbre, leurs gestes exubérants, leur malice et leurs yeux si noirs. Nos sourires d’enfants s’envolaient comme de fragiles papillons nacrés. Oui, une rue sereine, presque sans voiture. Une rue accrochée à ma mémoire comme un astre protecteur... La rue Hoche, aujourd’hui rue Ali Bachamba.
Les fins de journée étaient rayonnantes. Cette rue nous appartenait.
Rien n'a vraiment changé.
Même soleil, même langueur.
Même aveuglement sous la lumière crue.
Plus loin, il y avait les eucalyptus vert-de-gris aux troncs badigeonnés de chaux, les muriers, les fleurs violettes et crème des passiflores et du chèvrefeuille mêlés qui étouffaient les grilles des petites villas.
Et aussi, les figuiers et les lourdes grappes des tétons de négresse, ce raisin ovale et rosé, qui croulait sous les tonnelles.

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Encore quelques mètres, et on arrivait au cinéma L’Olympia dont mon père avait la charge et où j’ai vécu jusqu’à l’âge de douze ans. L’Olympia a participé de mon éducation puisqu’il y avait là, traînant dans chaque recoin, le souffle particulier d’une vie artistique. Je voyais des choses que beaucoup d’enfants n’avaient pas la chance de voir.
De pièces de théâtre en films, de concerts arabes en spectacles de variétés, il régnait là et jusque dans les coulisses, une effervescence rare au milieu des décors et des instruments de musiques.
J’aimais l’intime lumière du hall tendu de velours cramoisi et de son bar où l’on vendait, à l’entracte, des palmiers croustillants et des boissons chaudes ou froides. J’étais heureux sous les regards éthérés de Michèle Morgan, Danielle Darrieux, Ava Gardner et de tant d’autres stars dont les sublimes portraits en noir et blanc émaillaient les murs de cet espace feutré.

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Mais, surprise ! De ce patio imprévu à ciel ouvert, de ces ferrailles tordues et calcinées au milieu de cet enchevêtrement inextricable de gravats, s'élèvent deux arbres. 

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Un figuier et...
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...un olivier. Je trouve la symbolique émouvante. Deux arbres que j'adore, deux arbres chargés de l'histoire de la Méditerranée, deux arbres entrelacés qui viennent tempérer la blessure du revenir.

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Il me fallut beaucoup de courage pour faire comme si tout cela était normal et ainsi, protégé d'une armure bien fragile, arpenter le dédale des ruines de mon cher Olympia et passer par ce qu'il restait de la cabine de projection. Comment oublier qu'en revenant de l’école, je montais chez moi, prenais mon goûter et hop ! au ciné. Je passais d’abord par cette cabine de projection où j’allais faire une bise à Chedli, le chef opérateur tunisien. Il ressemblait à Jean-Paul Belmondo (jeune). Il était à l’affût du moindre problème technique et, noyé dans la fumée de ses cigarettes qui floutait d'un brouillard bleuté la lumière à la sortie de l’objectif, il surveillait les grosses bobines qui déroulaient des mètres et des mètres de pellicules avec ce petit bruit métallique si régulier, si ineffaçable. Tant de fois, des incidents arrivaient et la lumière se faisait dans la salle où, d’une seule voix, les spectateurs manifestaient leur mécontentement en attendant la reprise. Lors de certaines projections, mes tantes et leurs maris venaient se joindre à mes parents. Elles étaient si bavardes qu’il était pratiquement impossible de suivre sérieusement le film. Un soir, pourtant, un de mes oncles, afin de regarder un western sans entendre parler de l'amant de madame Garcia  ou du fibrome « gros comme une orange » de madame Fratachi, eut la bonne idée de leur apporter un kilo de caramels bien collants. D’abord touchées par ce geste, elles comprirent, mais un peu tard, que ce cadeau n'avait servi qu'à les faire taire.

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Je me suis longtemps attardé sur la terrasse immense ( dont on ne voit ici que l'extrémité ) qui, lorsque j'étais enfant, était le lieu de tous les délices. Papa, passionné de musique, y jouait de la mandoline, de l’accordéon, de l’harmonica et du pipo. Un grand mouchoir noué autour de sa tête, pour se protéger du soleil, et l’accordéon à bout de bras il adorait rester ainsi sur la terrasse à jouer les airs à la mode comme la Comparsita, ce paso doble inoubliable. Maman y arrosait les plantes, venait étendre le linge... le bruit du vent dans les draps lumineux et tièdes sous le soleil, je l’entends toujours.

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Après Chedli, j’allais à la rencontre d’Azzouz, un autre Tunisien qui travaillait au cinéma. Il me prenait dans ses bras. J’adorais l’odeur de sa peau, l’odeur de la helba, une épice qui continue de me poursuivre quand je vais en Tunisie. Dès que je la sens flotter dans l’air, je marche au radar et retrouve celui ou celle qui en est imprégné.
Azzouz était très gentil avec moi. Il me faisait beaucoup rire en racontant plein de bêtises sur les femmes. C'est par ces marches que j'accédais au balcon de la salle et que j'allais avec mon gros goûter en mains, me repaître des films qui embrasèrent mon esprit.

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Cet après-midi de l'année 1998, cet après-midi de si forte émotion, c'est par cet escalier que je me rendis à la maison, comme autrefois. Jamais mon cœur n'avait battu aussi fort.

dans-ferryville-30 Je pénétrai la maison, rien n'avait changé. J'ouvris les persiennes d'un des balcons.

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Et lorsque j'ai souri à Jean-Charles qui me photographiait depuis la rue, je me souviens combien j'étais plongé hors du temps... j'étais chez moi... « chez moi. » Jamais des mots aussi simples ne m'ont semblé si troublants, si porteurs de sens.

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Ce jour de septembre 1998, j'eus même le désir d'aller voir le cimetière français à Tinja, à quelques kilomètres de Menzel Bourguiba, où reposent mes grands-parents paternels et une sœur de ma mère morte à l'âge de deux ans... Une tante bien jeune, là, dans le tout petit caveau au centre de la photo et que je connaitrai peut-être, en venant m’y reposer définitivement, mais le plus tard possible...

 

 

 

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Une ruelle dans la médina.
Une ruelle si vivante quand, ailleurs, je me désincarne.

Une ruelle si intime quand, si près, Bab Souika balbutie ses secrets, brasse ses espérances, bruisse de ses désirs.

Une ruelle qui se ferme et renvoie aux pavés les pas lourds du passant autrefois si léger.
Cher ami, vous souvenez-vous du jasmin à l'oreille et des gouttes de sang au creux du vieux cristal ? 

Vous n'aviez d'ouverture que vos bras cuivre et bronze, mais jamais votre coeur de bois sec.

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Juste avant de quitter l'atelier, quand le soleil se couche, me viennent des mots directement liés à un souvenir d'enfance.  Je les veux sous cette photo et je ne cherche pas à savoir pourquoi.

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Ne pas traverser… ne pas traverser.
La route est large, dangereuse. La boîte de conserve près du trottoir n’est pas étrangère au danger. Le souffle est court, je dois éviter le regard au balcon, éviter la voix qui s’étrangle derrière.
Ne pas traverser… ne pas traverser…
La route brûle sous le soleil. Déjà, on guette mon retour. Il me faudra leur dire que le fer n’était pas la chair, que l’oiseau n’existait pas.
Remonter… remonter.
L’escalier est là, dangereux. Les marches s’élèvent vers les mères qui entravent les rêves de plaisir et l’envol.
Remonter… remonter.
L’escalier est bien sombre à deux pas de la porte. Il me faut pénétrer l’antre mort qui m’a donné la vie.

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Rêver me fait du bien, écrire me soulage. Je pense tout bas, j’écris tout haut. Les nuits sont des jours sans lumière, les jours, des nuits lumineuses. Ma tête refuse les préavis et les troubles raisonnables, préférant la chorégraphie syncopée d’un idéal exaltant. Pourquoi tenter d’apaiser et de planifier une vie quand, au bout du compte, celle-ci est plus anarchique que vous même ?

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Dans-ferryville-2À Menzel Bourguiba (ex Ferryville), à deux pas du marché couvert, se trouve une petite place ombragée d’une végétation persistante, dense et variée, la place de l'amiral Guépratte. J’aime encore m’y balader comme autrefois lorsque j'étais enfant. J'aime m'asseoir sur un des bancs de pierre et, dans la chaleur ambiante, admirer la lumière qui joue avec la transparence des verts bleutés du feuillage de cet espace délicieux où trône un kiosque à musique...

dans-ferryville-31...un kiosque que je trouvais immense autrefois et qui, en cette journée de l'été mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit alors qu'ému, je le redécouvrais, me sembla de taille plus modeste.dans-ferryville moi-26

Été 1998

Je reviendrai prochainement sur cette balade dans les rues et la maison de mon enfance. Cela fait quatre ans que je me promets de le faire et de pénétrer l'Olympia, le mythique cinéma de Ferryville qui fut le théâtre de mes douze premières années.

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Quelle étrange chose que ce baiser furtif en soirée, quand, au fond du jardin, dans l’air soudain plus frais, je vous avais raccompagné jusqu’à votre voiture ! Une calèche tirée par des chevaux m’aurait moins étonné, tant votre visage romantique s’accordait de cette époque. Tout au long de la soirée, alors que nous dénoncions la noirceur des chiens et des loups d’aujourd’hui, j’avais pensé que seuls les vins et la musique rendaient vos yeux brillants mais là, dans les lumières qui bleuissaient les bambous, je me sentis rougir d’en mieux comprendre le sens. Hélas, en réponse à vos lèvres hésitantes, je n’eus que des mots balbutiants quand il aurait mieux valu en explorer l’ardeur.

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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