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Le blog de Michel Giliberti

Je vis des jours difficiles, comme une grâce qui m’échapperait.
De tout temps, j’ai côtoyé la noirceur de l’âme et la mélancolie subtile.
De tout temps, celle-ci ne m’a jamais effrayé.
De tout temps, elle m’a aidé à me construire en exaltant ce qui colle à ma peau : l’écriture, la peinture et bien sûr la musique.

De tout temps, enfin, j'ai pu d’un mot, d’un rire, la renvoyer ailleurs, la mettre en attente jusqu’à ma prochaine dépendance créatrice.



Aujourd’hui, ma mélancolie se rapproche d’une spiritualité que je ne pensais pas trouver chez moi. Tous les réflexes de rupture avec elle se sont effondrés depuis que le danger des choses de la vie rôde, me frôle et parfois même me bouscule.
Une petite voix contredit toutes les grandes vérités qu’il me plaisait à lancer en société et qui depuis peu menace mon orgueil…
Dans ces moments de grande fragilité, j’aime à me souvenir de mon enfance et des parfums qui m’enfermaient. Je pense aux gestes de ma mère, à ses gestes de grande affection… à ses mots bien simples grandis d’amour.
Je revois ce petit garçon pétri d’invention, de révolte et de grandeur qui aujourd’hui – devenu grand – rit bien de lui, de se savoir toujours petit alors qu’il s’attachait à croire le contraire.
L’enfance est une ombre attachée à vos chevilles ; elle me rappelle ces chiens perdus et têtus qui décident parfois de suivre vos pas, comme s’ils vous reconnaissaient une paternité, comme s’ils sentaient que vous étiez aussi paumé qu’eux. Il ne faudrait pas se retourner.
La rencontre avec leur regard risque la compromission…
Hélas ! j’ai parfois plus d’aisance à me retourner qu’à décider d’une avance héroïque.
C’est peut-être ça le masochisme… Masoch… Un nom qui me parle.

commentaires

N
Mon Cher Michel, <br /> Comme je me reconnais dans vos mots, comme je me retrouve...Sauf pour le réconfort maternel.  Dans ces moments de fragilité, seul l'amour et le tendresse de mon époux m'ont porté. ainsi que celui de mes filles. Curieusement dans ces moments et surtout par  la suite, je me suis retrouvée "la mère de ma mère"...Drôle de sentiment que celui là !... Dans l'épreuve j'ai trouvé une force...<br /> Mais je dois vous quitter pour ce matin, peut-être cet apm ou demain matin au retour du travail avant de me coucher...
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M
ce que vous dites sur le fait de devenir la mère de votre mère est exactement ce que je vis. je suis le père de ma mère actuellement et quand je l'aide en tout, je ne peux m'empêcher aux gestes qu'elle me procuraient lorsque j'étais petit...@ bientôt,Michel
N
Est ce vraiment du masochisme ? ... alors tout rappel des souvenirs heureux ou de ses racines le deviendrait . Que l'on soit homme ou femme, jeune ou plus mûr, l'enfance (bonne ou mauvaise) reste la base,  on a construit dessus. Rions donc des adultes que nous sommes devenus mais surtout gardons nos bases.<br /> Bonsoir
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-
Vous avez mille fois raison. Mon enfance sera toujours un joyau. Jamais ne me viendrait l'idée de l'associer à un queconque masochisme. Pour cela, je retourne en Tunisie où je suis né plusieurs mois par an et mon passé est un vrai bonheur. Je voulais dire simplement (dans la dernière phrase) que de ne pas avancer alors que tout vous tend les bras (je parle de mon métier) parce que la vie vous envoie sur le plan personnel des raisons d'être angoissé, relève d'un renoncement proche du masochisme. C'est se complaire dans ce qui ne va pas, au lieu de faire face au danger. Et puis je voulais être cohérent avec le titre du tableau. @ bientôt,Michel.

Le blog de Michel Giliberti

Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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