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Le blog de Michel Giliberti



Demain… deux mains pour tout recommencer.
Recommencer de nos paumes à rebâtir les chemins bafoués.
Capturer l’énergie où elle se trouve et répandre la sève matinale jusqu’aux nuits captives de nos sens.
Tous ces mots qui me viennent comme ça, sans les chercher, tous ces mots n’ont pas de poids, pas de crédit. Ils sont là, juste pour imaginer, à l’aube de nos fins terrestres, que nos mains, demain, pourraient détruire la gangue qui nous aveugle, retrouver les gestes vrais, la terre-chair, la chère terre, et le réveil de nos grands courages d’antan.

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Le mauvais exemple… autant dire, le bon !

À y regarder de plus près, ce jeune homme romantique commence une transformation salutaire pour se joindre aux deux pantins ou marottes qui lui indiquent quelques bons plaisirs à partager, et son dos commence ainsi une mutation salutaire qui feront de lui un personnage de bois afin d’entrer dans la danse.

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Le soleil caressait le jardin, ce matin-là… Le parfum des chèvrefeuilles et des orangers du Mexique semblait venir de toute part. J'étais là, dehors, Élie, au fond du salon. Par la fenêtre ouverte, je le vis s’avancer lentement tandis qu’il fumait en silence. Il souriait. Je saisis cet instant.
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Il s’accouda au rebord de la fenêtre, un peu ébloui par la lumière intense de cette fin de matinée.
« Ne bougez plus… je vais faire encore quelques photos de vous, comme ça dans le soleil. »
Je vouvoie Élie. Je ne sais pas faire autrement. Pas de distance entre nous, pour autant, juste une impossibilité de faire concorder nos mots à nos gestes ou à nos regards.

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Ses yeux qu’il ferma assez vite sous le soleil sont de ceux, les plus troublants, que je connaisse. Deux tâches d’eau transparentes, d’un vert unique, d’un vert qui ouvre des trouées palpitantes de lumière comme les fougères, éclairent par endroits l’ombre dense des forêts.
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Et puis, à son poignet de jeune homme, un bracelet d'enfant ; un bracelet de perles minuscules et de couleurs vives, un bracelet comme j'en faisais lorsque j'étais petit... et en parlant de "petit", je réalise que, posés sur le rebord de la fenêtre, traînent quelques morceaux de carrelage de la maison d'enfance en Tunisie, récupérés sur place, et qui, tranquilles, dorment là, vestiges du passé...

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 Il y a un an, j'avais déjà fait un petit tableau d’Élie, ; je ne sais toujours pas pourquoi je n'en ai fait qu'un seul…
C’est comme pour le vouvoiement…
Autant de questions stupides que ses beaux yeux tristes me posent en silence.

Je crois que je le peindrai bientôt. Tous les tableaux qui ont mis longtemps à prendre racine dans ma tête sont souvent les plus réussis.
Mon innocence et ma maladresse pervertissent souvent mes rapports les plus simples avec ceux qui comptent et je deviens étranger en terre mienne... dissident inutile.

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C
e matin, alors que l’hiver s’annonce depuis quelques jours déjà, le soleil s'est faufilé partout dans la maison. Il m'a donné à voir ce que j’aime… les jeux d'ombres et de lumière sur les murs ; l’envers du décor, la personnalité secrète des choses sous le soleil, quand à les regarder autrement, on se croirait soi-même différent.
Juste les lignes d’un feuillage projeté sur le mur... estampe solaire, sumizuri en noir et blanc.
Obscur et pourtant lumineux tracé, comme l'arc de la lune, les soirs d'ivresse, quand sur la plage, le temps qui passe se manifeste jusque dans les veines et fait battre le cœur plus encore.
Un bonheur en négatif...
À développer longtemps, longtemps...


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Au bord de l’eau, les yeux en l’air, à respirer tous les parfums nourris d’écume, il me parlait d’un dieu qui a tout fait... 
D'un dieu unique.
Au bord de l'eau, les yeux sur lui, à respirer tous les parfums nourris des siens, je lui parlais des hommes qui avaient fait ce dieu...
Ces hommes uniques.
Ces hommes qui, comme moi ou comme lui, reposeraient, une fois leurs yeux fermés, dans le silence de la terre qui les avait nourris...
Ces hommes, si loins de ce Dieu qui promettait à l'un, l'éternité, à l'autre, les Houris, et qui sur terre, avaient oublié  d'être des frères.

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Nos confidences se perdirent dans le bruit des vagues qui mouraient à nos pieds, comme meurent les hommes... têtus et aveugles.

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Fermé
Sur ses bleus sombres,
Armé
Pour ses nuits d’ombre
Il est
L’ange bleu, l’ange noir
   
Le démon des comptoirs…
Ouvert
Sur son histoire,
Amer
Dans ses déboires
Il gère
  Coups de froid, coups de poing
  
Et ragots de gens bien…
Ailleurs
Sur d’autres notes,
Meilleur
Que les « sans faute »
Son cœur
D’ange bleu, d’ange noir
   Ne fait que m'émouvoir.

© Giliberti / 2007

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Les vents défont les sables
Comme les ans, nos corps...
Mais l’eau des idées sages
Balaie toutes ces plaies.
Elle offre aux hommes d’âge
Tout le limon des mots
Qui, à leur bouche amère
Donne encore le miel.
Les vents défont les sables
Comme les ans, nos corps...
Mais la vertu des mots
Dans la douceur du soir
Fait scintiller les ans
Comme l’or de ta bague,
Sait distraire les regards
Et les priver de voir
Tes blessures bien trop jeunes.

© Giliberti / 2007

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À deux ou trois rides d’une mer terre, dans les villes de craie qui se taisent sous le soleil, les hommes qui vous donnent, sont ceux qui nomment vos espoirs.
Il n’est pas rare, à l’heure de la sieste, de rêver à de ferventes complicités et
passé minuit les vivre dans des nuits blanches.
Toutes les impatiences se valent et les envols se meurent de nous, responsables des clôtures de nos vies.
Enfant, pendant les vacances, je lavais, à la pierre lisse des fleuves corses, le linge avec ma mère…
Je garde de ces rares instants de jeu dans l’eau nue, comme je l'étais, l’amour des choses simples comme les mots que je partage avec ces hommes là,
à deux ou trois rides d’une mer terre dans les villes de craie qui se livrent sous le soleil,

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L-amant.jpg« L’amant »…
Un homme étrangle la femme qu’il aime...
Petit dérèglement passager de ma fébrile inspiration de cette année 1992.
J’ai un faible pour ce portrait de Franck qui posait là avec sa sœur.
J’aime énormément son visage quelque peu "Bonaparte sur le pont d’Arcole".
Cette période de sa vie où il était particulièrement beau correspondait à ce que j’attends d’un visage : mystère, profondeur, détachement... fierté.
Dans ces années-là, j’avais des semelles de plomb et Franck parvenait à rendre ma marche plus légère.
La maison était en travaux ; il venait souvent me rendre visite. C’était un va-et-vient assez régulier qui me permettait d'oublier
que ce n'était pas évident, pour le citadin que j'étais, de rencontrer la campagne pour la première fois. Ses passages me rassuraient, même si parfois ils me distrayaient de mon travail.
« L’amant »…
Franck étrangle une femme.
Lui qui aimait déraisonner et entrer dans des conversations surréalistes à propos de la vie et de la mort, je pense qu'il avait dû être sensible à ce tableau. Je dis « avait dû », car j'ignore ce qu’il en a pensé.
S'il manifesta une vraie joie pour les deux ou trois premiers tableaux qu'il m'avait inspirés,
Franck resta toujours assez discret sur ses impressions à propos de la longue série de toiles que je fis de lui.

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La koubba du belvédère de Tunis.
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Les lieux sombres et discrets au fond du parc ouvraient sur tous les rires, sur tous les mots. Aux abords des silences, où l’erreur est permise, ils donnaient à l’infime des allures grandioses, et au moindre parfum, des vertiges insondables.
Les délices et les désirs sont souvent lettres mortes et vouloir donner vie d’un regard ou d’un geste,vous fait croire au divin.
Moi, au soufre de ta peau, je trouvais des volcans inconnus qui balayaient les rites et brûlaient les remords.
La splendeur des hommes est en soi si petite, qu’il faut bien dans le marbre la devoir à nouveau… dans le plâtre, la noyer et la battre.
Mais la bête qui fuit sait souvent revenir et se laisser dompter, ne serait-ce que pour croire que les cages ont une âme.

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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