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Le blog de Michel Giliberti

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La peinture véhicule un message qui ne doit pas se réferer au seul discours "intellectuel" mais aussi à la signification du quotidien et des souffrances qu'il engendre.
Je ne peins pas pour tous mais pour chacun.


  Quand s’exhale la haine
De leurs mots en exile
        Vers ceux-là qu’ils exècrent,
                  J’ai pitié de ces gens                    
 J’ai pitié de leur peu.

         Quand l’obscur des discours
        Qu’ils brandissent au soleil
 Se suffit d’être sourd
 J’ai pitié de ces gens
   J’ai pitié de leur vide.

        Quand le rose d’une étoile
Constella notre ciel
      Et combla les charniers
         La chaux vive fut la seule
            À blanchir leurs mains sales.

© Giliberti


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       Le voyage d’amour s’acheva
       A la halte d’un panneau d’infortune,
       Que le rose ne rendait pas moins infâme !

        Poème inscrit sur la toile © Giliberti - 2006


       Ils étaient seuls,
       Pacifiques et meurtris,
       Sous le rose insigne
       Des barbares qui bleuirent leur peau…

        Poème inscrit sur la toile © Giliberti - 2006

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J’écoute Jehro, Continuando… une chanson que je mets en boucle depuis quelques minutes. Une chanson dont la mélodie pleine de soleil et de tristesse  m’atteint comme aux jours de fin d’été, quand, à contempler une plage vide, on réalise que les heures orgueilleuses passées à ne rien faire redeviendront bientôt des heures barbares.
Mais ce n’est pas exactement ce que j’éprouve… J’ai parfois l’impression que l’écriture manque d’elle-même et non des mots dont on croit qu’ils suffiront… juste d’elle-même, ou plus sérieusement d’une « sous-écriture », qui serait au plus près de la pensée.
Une « sous-écriture », comme une langue qui traduirait mes phrases et exprimerait davantage, comme mon reflet dans une flaque d’eau qui me prolongerait.
L’exigence que je soulève est un leurre, une invention de mon cerveau malade de n’être jamais complice de mes appropriations. Le sang qui coule dans mes tableaux est, tout autant que dans mon écriture, un signe d’hémorragie métaphysique dont les racines plongent dans l’enfance.
Plus j’avance sur ce chemin étrange de la résistance à la mort, plus je m’aperçois que tout est beau, mais aussi dénué des critères symboliques que je lui accordais jusqu’ici.
Où se trouve la spiritualité vers laquelle je tente de m’élever, moi l’athée inspiré ? Mon ambition a ses limites.
Et voilà, je voulais dire que j’aime la Terre, mais une fois encore, mes phrases, aussi libres que moi, m’ont trahi.
L’écriture, ce troc de la pensée entre les lecteurs et les auteurs, aura été la forme substantielle de ma vie.
Même quand je peins.
Même quand je joue d’un instrument.
Même quand je me fuis.
Elle m’aura permis de terminer la rédaction de deux nouveaux romans (l’un d’eux évoque mon enfance en Tunisie). Il faut d’abord que je m’en imprègne avant de les laisser s’échapper, que je cherche encore la « sous-écriture ».


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Lula, le président brésilien triomphalement réélu dans son pays a dit cette phrase qui de nos jours peut paraître singulière : « Il vaut mieux construire des écoles que des prisons ».
Ces mots si simples sont à l’image des gens de bon sens. Ils me donnent confiance en l’humanité et me font oublier le petit agité des épaules qui argumente l’autorité, la punition, la tolérance zéro et brandit le spectre de l’insécurité et de la prison sans se soucier des conséquences de l’incarcération qui fera d’un bleu à l’arrivée, un homme aguerri à la sortie ; une espèce de guerrier de l’ombre prêt à détruire une société prétendument éclairée…
La haine, c’est beaucoup d’amour ignoré…


De tous les clairs obscurs
Bleuis de tant de larmes
Celui que je préfère
Se pose sur tes cernes

De tous les souffles amis
Privés de la poussière
Celui que je préfère
Arrive de ta gorge
De toutes les prisons
Fondées sur l’injustice
Celle que je préfère
M’enferme à tes mensonges.

© Giliberti - 2006

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"C'était un vol silencieux, noir et brillant, un bonheur pervers émaillé de toutes les chimères restituées. Je vivais le miracle, l'oasis silencieuse que le mirage rend palpitante. Je l'ai aimé à en crever, et cette alliance de cuivre n'allait me laisser que le sulfate du vert abandon."

In "Neiges d'octobre" - Editions Cylibris

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Sur la route de Matmata/photo © M. Giliberti 2006

Il est des hommes doués
Comme autant de printemps
Qui se taisent et se terrent
Puis s’exhalent en secret.
Ceux-là mêmes qui refusent
Le soleil des mots pleins
Les eaux fortes des sens
Et le verbe qui les sacre.
J’ai pourtant rendez-vous
Au cadran d’un parcours
Que ni toi ni les autres
À l’usure de vos gestes
Ne pourrez conjurer.

© Giliberti - 2006

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On reproche parfois à ma peinture d’être esthétique ou, seulement esthétique.

Pourtant, je ne suis pas attaché à la seule forme, bien au contraire. L’expression figurative est pour moi le chemin le plus court entre le message que je veux faire passer et le spectateur qui regarde ma toile. J’essaie de transcrire ce qui heurte ma sensibilité, c’est tout ! Géricault n’en a pas fait davantage quand il a peint « Le radeau de la Méduse ». Un tableau on ne peut plus esthétique qui dénonçait des événements dramatiques qui avaient fait scandale à l’époque.
Comprendre ce que je veux dire à travers une de mes toiles ne nécessite aucun décodeur ; je n’ai pas besoin d’expliquer mon œuvre au contraire de nombreux artistes fabriqués par le discours qui sous-tend leur travail. Discours souvent « officiel » établi par ceux qui glorifient certains d’entre eux avec comme seul objectif, d’asseoir leur notoriété et de se projeter eux-mêmes dans un concept artistique qu’ils sont incapables de créer.
Le sens de mes toiles c’est la mise en lumière de la psychologie et de la fragilité des êtres, avec en arrière-plan mes révoltes et mes engagements.
Ainsi, dans le tableau ci-dessus intitulé : « L’inconséquence » le regard est, dans un premier temps, arrêté par la plastique de mon modèle et pourtant celle-ci a un sens précis : elle est une allégorie de la puissance américaine jusqu’au tatouage du dollar sur le bras de personnage, signe affirmé du capitalisme. Derrière cette image dominante, on aperçoit, noyée dans un vide sidéral, notre planète agonisante symbolisée par un crâne qui part en éclats et laisse apparaître le continent africain, en creux, comme une vaste tombe !

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Ce tableau, comme la plupart de ceux qui mettent en avant la blessure et l’oiseau, est un de mes préférés. Il traduit assez bien ce que je voulais y installer : une douleur présente, ardente, comme une chair qui habillerait la mienne. Une douleur avide de me consumer.
Le vol de l’oiseau, symbole de liberté, est interprété ici comme le vol qui conduit en prison.
De mes territoires d’enfance, de cette prison d’amour, je n’ai rien gagné d’autre que l’évasion obligée. Un saut dans le vide dont la chute permanente me donne toujours à frémir.


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Dans la palmeraie de Tozeur, le jardinier m'offre des fleurs qu'il vient de cueilir © Giliberti - 2006


La nuit prochaine, nous retrouverons les horaires d'hiver.
Les télés et les radios nous le martèlent déjà depuis ce matin.
Impossible d'y échapper !
D'une certaine façon, il faut se préparer à une hibernation aménagée et souvent douillette, mais une hibernation quand même.
Moi, je préfère l'heure d'été, parce qu'il y est dit que c'est l'été et quand c'est l'été, les nuits s'agrandissent et avec elles, mes yeux.
J'aime les mois de chaleur, ils prennent mon corps en main et m'ouvrent les portes de l'exil.
Il me donnent l'envie de me perdre dans ces pays qui sont en été toute l'année.
Il y a quelques années, je suis resté à la Réunion quelque temps avec mon ami. C'était assez fantastique. Je me souviens des longues promenades dans la nuit sur le sable tiède de la plage. Au son des djembés que des jeunes gens faisaient résonner, des familles étaient réunies pour faire griller des poissons multicolores autour de grands brasiers et le lourd parfum des fleurs des arbustes côtiers était si fort que j'avais une idée de ce qu'on peut attendre du bonheur sur Terre, même si le mien est en Tunisie, à l'ombre verte des palmeraies de Nefta ou de Tozeur.
Alors, comme chaque année, je vais retarder d'une heure les aiguilles de mon réveil et attendre tout un hiver qu'on m'annonce à la télé et à la radio qu'il faut maintenant les avancer d'une heure... Triste manège sans musique qui tourne dans le grand vide de mon cerveau qui ne capte plus grand-chose depuis quelque temps. Depuis que je me prends à rêver qu'il existe des ailleurs chimériques où le temps n'a pas le même sens qu'ici et qu'au lieu de m'emporter directement à la fin du parcours institué, il m'emmène par des détours initiatiques, où la vie n'est certainement pas cette grande horloge imposée, rythmée par les tics et les tocs du travail, de la possession, de la rentabilité.
À l'heure où la science révèle la moindre de nos traces génétiques, on nous oblige à gommer la principale, la seule trace atavique qui vaille la peine, celle qui consiste à jouir de la vie.

Percée dans la palmeraie de Tozeur © Giliberti - 2006

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Encore un jour.
Un jour sans nuit.
Mes yeux savaient l'obscur
Quand tu les allumais.
Le coeur des hommes est si fragile
Sous ses blessures singulières.
Pourquoi ton chant s'élève haut
Et me renvoie à tes chevilles ?


© Giliberti - 2006

Moez à Beja/Photo Michel Giliberti © Giliberti 2006

La nuit,
Quand tout se tait,
Mon cœur,
Fait un tel bruit…

© Giliberti - 2006

La campagne de beja/photo Michel Giliberti © Giliberti 2006

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Mon travail d'artiste peintre, auteur et photographe...

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